A propos…
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Une flûte enchantée : à propos / A magic flute : about
Les Noces de Figaro, Don Giovanni et même La Flûte enchantée ont une chose en commun. Ils échappent à toute tentative de catégorisation. Aucune de ces œuvres n’est uniquement ni « drôle » ni « sérieuse », ni « légère » ni « solennelle » .
C’est en ces termes qu’en 1998, lors de la création de son Don Giovanni à Aix-en-Provence, Peter Brook formulait sa conception des opéras de Mozart. Véritables kaléidoscopes d’émotions, ces ouvrages se rapprochent selon lui du théâtre de Shakespeare ou, plus encore, de Tchekhov et de son art du contre-pied et de la rupture. Pour mettre en scène La Flûte enchantée dans le cadre, intime et envoûtant, de son Théâtre des Bouffes du Nord, il en a confié la transcription musicale au compositeur Franck Krawczyk : familier des collaborations transdisciplinaires, qu’il s’agisse de théâtre (avec Julie Brochen), de danse (avec Emio Greco et P.C. Scholten) ou d’installations plastiques (avec Christian Boltanksi et Jean Kalman), celui-ci a conçu une partition originale qui sera interprétée par le grand artiste Alain Planès, seul maître des cérémonies au piano. Avec Marie- Hélène Estienne, Peter Brook a lui-même « librement » adapté (mais venant de lui, pourrait-il en être autrement ?) le livret d’Emanuel Schikaneder : comme il l’avait fait avec sa Tragédie de Carmen (1981) et ses Impressions de Pelléas, c’est en effet avant tout sous l’angle du souvenir poétique et de la relecture qu’il envisage cet opéra dont l’apparente économie de moyens n’a d’autre but que de permettre aux chanteurs-comédiens de délivrer, dans leurs plus infimes nuances, toutes les vibrations du langage mozartien.
« ‘The Mariage of Figaro’, ‘Don Giovanni’ and the ‘Magic Flute’ have one thing in coomon – they cannot be classified. None of the three operas is just ‘amusing’ nor is it all ‘serious’, nor ‘light’, nor ‘solemn’ » This what Peter Brook wrote when he was preparing Don Giovanni for Aix-en- Provence in 1998. He saw Mozart operas as real kaleidoscopes of ever- changing emotions much as in Shakespeare or else in Chekhov where there are constant unexpected switches and contrasts ; slipping in a flash from farce to deep feeling and back again. To create ‘A Magic Flute’ for the intimate and magical space of the Bouffes du Nord, he called on the composer Franck Krawczyk who had already collaborated on his adaptation of Shakespeare’s sonnets ‘Love is My Sin’. Krawczyk is an experienced collaborator in theatre events – with Julie Brochen, in dance with Emilio Greco and P.C Schollen and the plastic arts with Christian Boltanski and Joan Kalman. He has created a very special score for piano to be interpreted by the great artist Alain Planès.
Together with Marie-Hélène Estienne, Peter Brook freely adapted Emanuel Schikaneder’s libretto the way he had done for his version of Tragédie de Carmen (1981) and Impressions de Pelléas. In fact, above all he wishes this opera to be a poetic souvenir and a rereading in a visibly reduced form aiming to give the artists – singers-actors – the possibility to release the tiniest light and shade of Mozart’s language vibrations.
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