Catégorie : Livre

« Il n’y a pas de secret »

« Le metteur en scène doit se laisser guider dès le départ par ce que j’ai appelé un « obscur pressentiment », c’est-à-dire une certaine intuition, puissante mais vague, qui indique la silhouette première, la source à partir de laquelle la pièce lui parle. Ce qu’il a besoin de développer le plus dans son travail, c’est un sens de l’écoute. Jour après jour, tout en intervenant, en commettant des erreurs ou en regardant ce qui se passe à la surface, il doit écouter à l’intérieur, écouter les mouvements secrets du processus caché. C’est au nom de cette écoute qu’il sera constamment insatisfait, qu’il continuera à accepter et à rejeter jusqu’à ce que tout à coup son oreille intérieure entende le son qu’elle espérait, et que son œil voie la forme qui attendait pour apparaître. Pourtant à la surface toutes les étapes doivent être concrètes, rationnelles – les questions de visibilité, de cadence, de clarté, d’articulation d’énergie, de musicalité, de variété, de rythme, tout cela a besoin d’être observé d’un façon strictement pratique et professionnelle. Le travail et le travail d’un artisan,  il n’y a pas de place pour la fausse mystification, pour les méthodes magiques contrefaites. Voilà le guide. C’est ce qui fait qu’un processus constamment changeant n’est pas un processus de confusion mais un processus de croissance. C’est la clé. C’est le secret. Comme vous le constatez, il n’y a pas de secret. » Peter Brook _ p240, in « Points de suspension », Le Seuil 1992 (The Shifting Point, 1987)

« Playing by ear »

« Playing by ear, reflections on Sound and Music », by Peter Brook

Playing by Ear

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« To give way to despair is the ultimate cop-out »

© The Gardian, Michael Billington – October 2017
‘Gielgud had a fine, pure, sensitive heart’ … Brook, centre, at Stratford-upon-Avon in 1950 with the actor, left, and actor-director Anthony Quayle.At 92, the visionary director refuses to slow down. He talks about how to silence audiences, the trouble with doing Shakespeare in French, the difference between Olivier and Gielgud, and why Elizabethan theatre would shock us today. Read more

« Du bout des lèvres » sur France Culture

« Du bout des lèvres » : le metteur en scène et dramaturge britannique Peter Brook mêle souvenirs personnels et réflexions sur le théâtre. Il prépare une nouvelle création, « The Prisonner », dans l’emblématique théâtre des Bouffes du Nord, qu’il a marqué de son empreinte.
Interview, France Culture, émission « La Grande Table », jeudi 15 février 2018
Ecoutez !

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« Du bout des lèvres »

Nouvel ouvrage de Peter Brook – Éditions Odile Jacob. Traduction de Jean-Claude Carrière
Sortie le 24 janvier 2018

« Du bout des lèvres, on fait des confidences. Sans appuyer, sans même argumenter, en se laissant tout simplement aller. On dit alors ce qu’on ne dit jamais, les paroles vagabondent, les mots s’amusent (pour une fois, ils en ont le droit).
Peu de vies – je peux en témoigner – ont été aussi riches et actives que celle de Peter Brook. Passent ici, comme en se jouant, un souffle puissant, des murmures rares, porteurs de rires et aussi d’émotions nécessaires.
Ce sont les confidences de nulle part ailleurs.

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Peter Brook: ‘To give way to despair is the ultimate cop-out’

‘You change things not by preaching but by doing – just get on your horse’ … Peter Brook.
‘You change things not by preaching but by doing – just get on your horse’ … Peter Brook. Photograph: Richard Saker/The Guardian

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Réflexion sur Shakespeare

  « La qualité du pardon, réflexions sur Shakespeare » de Peter Brook – Date de parution 24/04/2014 – éditions du Seuil (version française de « The Quality of Mercy » – traduction par Jean-Claude Carrière)
« Shakespeare et Peter Brook se connaissent depuis longtemps. Ils ont très souvent travaillé ensemble, dans tous les pays du monde, et pour le meilleur. Tout au long de sa vie, Peter Brook a exploré les secrets de cette œuvre incomparable, et constamment recommencée, comme si elle surgissait neuve et fraîche sous chaque regard. Dans ce livre, loin de toute théorie, de manière simple et concrète (et souvent drôle), il nous parle de son travail et de ses expériences, de ce qu’il a vu, senti, quelquefois compris, des Abymes, des mystères, des visions, des détours étonnants du cœur et de la pensée que nous propose Shakespeare et ? par-dessus tout ? de cette force incomparable, qui surpasse toutes les autres, et qui est celle du pardon. »

The Quality of Mercy

© http://www.telegraph.co.uk BY Charles Spencer – May 2012

Charles Spencer enjoyed the great guru of modern theatre’s, the director Peter Brook’s, delightful essay which rebukes Shakespeare conspiracy theories

With the World Shakespeare Festival now in full swing at Stratford, and the Globe by the Thames presenting the complete plays in almost every language under the sun by companies from all over the world, we must surely brace ourselves for another eruption of the authorship controversy. Read more

The Quality of Mercy by Peter Brook

© El Païs – 22 juilletl 2013 – By Marcos Ordonez

In this collection of essays and speeches, Peter Brook debates such questions as who was the man who wrote Shakespeare’s plays, why Shakespeare is never out of date, how to approach Shakespeare’s verse and why actors should forget Shakespeare when performing his plays. He also revisits some of the plays which he has directed with notable brilliance, such as King Lear, Titus Andronicus and, of course, A Midsummer Night’s Dream. These nine articles most of them published here for the first time together offer an illuminating and provocative insight into a great director’s relationship with our greatest playwright.

En The quality of mercy: reflections on Shakespeare (Nick Hern, 2013), el nuevo libro de Peter Brook, hay dos formidables asertos que ilustran su modo de hacer. Excusen mis traducciones, torpes y libérrimas. Primero: “Una vez alguien le preguntó a un ordenador: ‘¿Qué es la verdad?’. El ordenador tardó un largo tiempo en contestar, hasta que dijo: ‘Voy a contarle una historia”. Segundo: “En África hay un dicho: ‘Ser demasiado serio no es muy serio”. Brook sigue al pie de la letra ambos preceptos: la narración y el sentido del humor por encima de todo. En el pórtico dice: “Este libro no es un trabajo académico, sino una serie de impresiones, experiencias y conclusiones provisionales”. Read more

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Peter Brook debunks loony Shakespeare theory

© The Telegraph- 7 mai 2012 – By Charles Spencer

With the World Shakespeare Festival now in full swing at Stratford, and the Globe by the Thames presenting the complete plays in almost every language under the sun by companies from all over the world, we must surely brace ourselves for another eruption of the authorship controversy. Read more

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Margaret Croyden

Margaret Croyden. Conversations with Peter Brook 1970 – 2000 . London: Faber and Faber, 2003. 301 pp. ISBN: 0-571-22172-6
Peter Brook is widely regarded as one of the prominent pragmatic directors in modern theatre. Brook infuses multicultural, onomatopoeic and spiritual dimensions in his theatre productions (Roose-Evans 1990). Under his direction, his actors are to seek the most effortless path to communicate the universal meaning that strikes an emotional reference with any audience (Martin 1991). More interestingly, Brook stresses the need for actors to disinter elements underlying language through a sensitisation to its deeper resonance to arrive at a possible response with integrity to a given text even when the actor cannot understand the referential meaning (Marshall and Williams 2000: 183). Read more

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Peter Brook ou le théâtre de l’intuition

Le Monde des Religions, nov/déc. 2004 – Djénane Kareh Tager

[…] « J’ai passé ma vie à tenter de résoudre un conflit essentiel : quand faut-il s’accrocher à une conviction, et quand faut-il s’en libérer et lâcher prise », écrit-il dans les premières pages de son autobiographie. Et il n’en démord pas : « C’est une question fondamentale, essentielle. Comme toute vraie question, on peut simplement essayer de la cerner, de ressentir ce qui lui donne sa force, sans jamais, jamais, lui chercher une réponse toute faite. Les réponses sont toujours ridicule… ». Brook n’est pas non plus un homme de croyances : « J’aurais aimé dire, avec une honnêteté absolue :
« je ne crois en rien ». Mais je n’en ai pas ce courage. Parce que croire en rien, c’est encore l’expression absolue d’une croyance. Au moment où je dis : « Je crois », une voix intime me rétorque : « tu te trompes. Sais-tu même de quoi tu parles ? « J’ai eu une éducation protestante, j’ai fait ma confirmation, j’ai donc été obligé de répéter : « Je crois en Dieu. » C’est du culot ! C’est presque un blasphème ! Sait-on ce que signifie « croire » ? Sait-on qui est ce Dieu que l’on nomme du haut de notre ignorance ? Non. C’est à ce moment que ma croyance tombe et me laisse devant un vide. Ce vide est rempli de quelque chose vivant et vibrant, un inconnu qui se nomme la foi. »
Il y a une expression que Peter Brook aime répéter : « Le moment juste ». C’est le moment où l’on sait, par un processus mystérieux, par une sorte d’intuition, que le temps est venu de franchir un pas, de concrétiser une idée, de réaliser un rêve. « A chacune de mes pièces, les journalistes commencent leurs interviews par la même question : « pourquoi cette pièce ? » C’est vrai : pourquoi choisit-on ceci plutôt que cela, dans la vie comme sur la scène ? Comment un écrivain décide-t-il de l’histoire qu’il va raconter ? Selon quels critères un metteur en scène retient un scénario parmi les dizaines qu’il a reçus ? J’ai passé plus de dix ans à préparer le Mahabharata ; je ne l’ai présenté qu’en 1985. Et avant même de penser au Mahabharata, j’avais déjà rencontré Amadou Ampaté Bâ, je savais qu’un jour je monterai Tierno Bokar. Le moment est venu. Le moment juste… ».
Le moment juste aussi pour concrétiser un vieux rêve : celui de présenter en alternance, dans un même lieu – les Bouffes du Nord, qu’il a investies en 1974 pour y installer son Centre international de recherche théâtrales – trois pièces qui, assure-t-il, traitent du même sujet, des mêmes préoccupations, des mêmes inquiétudes très contemporaines, avec des images différentes et un langage différent. Trois pièces inspirées de trois grandes traditions religieuses, mais qui n’en sont pas pour autant sacrées : « le théâtre raconte des histoires : ce n’est pas la religion. Je peux raconter des histoires sacrées, mais ne me parlez pas de « théâtre sacré » : c’est une prétention écœurante dont j’ai horreur », s’offusque Peter Brook.
Il y a d’abord l’histoire de Tierno Bokar, ce sage soufi qui, dans son Mali natal, à l’époque le Soudan français, est projeté au cœur d’une lutte attisée par la puissance coloniale : faut-il prier Allah avec un chapelet à onze ou douze grains ? Formidable Sotigui Kouaté qui, dans le rôle homonyme, et avec une troupe évidemment multiethnique, réussit le pari qu’énonce Peter Brook avec son inimitable accent british : « The suspension of disbelief » – la suspension de l’incrédulité -, celle du spectateur qui se laisse engloutir dans l’histoire et ses paradoxes jusqu’à oublier ses propres paradoxes. Puis il y a La Mort de Krishna, extraite du Mahabharata : « Cette mort me touche, c’est une tragédie. Mais une tragédie n’est pas une défaite, au contraire », dit Brook. Et enfin, le Grand Inquisiteur, magistral dialogue entre le Christ réincarné et l’inquisiteur, « archétype du grand chef auquel manque un seul pouvoir : celui du silence ». Puis une quatrième pièce, un contrepoint profane : Ta main dans la mienne, ou l’échange passionné et passionnel entre un Anton Tchékov vieillissant et Olga Knipper. Cette dernière, qui ne s’inspire pas d’un socle religieux, n’en respire pas moins le divin, tel que le défini Peter Brook : « Un innommable, un inexplicable, un inconnu. »

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The one who got away

© The Independent – UK – Georgina Brown.
The one who got away: Peter Brook – innovator, visionary, outsider – has been based in Paris since 1968. Will we ever win him back?

Theatre’s grandest inquisitor looks as if he has been modelled from pale pink plasticine. At 68, Peter Brook is a little grizzled, his hair patchy white stubble, his eyebrows antennae-like, and there is not the faintest whiff of the theatrical about him; he doesn’t dress in the black- out that is directors’ standard issue and it’s doubtful he knows what luvvie means. Read more

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